C'est peut ĂȘtre grĂące au stream d'Etoiles sur Outer Wilds que ce texte existe ? Ou peut ĂȘtre pas... Aujourd'hui, ou en tout cas ce week-end, le serveur principal linarphy.net va ĂȘtre rĂ©initialisĂ©. Pas parce que je ne veux plus administrer ce domaine et son infrastructure mais parce que je veux la modifier. Et comme toujours, je prĂ©fĂšre refaire Ă partir de 0 plutĂŽt que de tout modifier petit Ă petit. Ca n'a l'air de rien, ce n'est donc qu'un reset de vm (ou de deux si l'on compte celle contenant mes diffĂ©rents mĂ©dias đ ), mais c'est des donnĂ©es, des configurations et de l'historique de commande qui vont disparaĂźtre.
Rien n'est vraiment perdu au fond. Ce que j'ai dĂ©jĂ fait va m'ĂȘtre utile pour l'assemblage de la nouvelle structure, la nouvelle configuration, plus complexe et plus âprofondeâ. Mais une chose qui peut paraĂźtre Ă©trange (mais qui ne l'ai pas du tout), c'est ce âvideâ que je vais ressentir pendant la transition d'un setup Ă l'autre. DĂ©jĂ parce que ne plus avoir la synchronisation de mes fichiers, c'est risquĂ©, c'est potentiellement perdre son accĂšs Ă son compte en banque, son compte d'imposition, ses contacts, etc. Mais aussi parce que ce serveur tournait loyalement et (presque) sans interruption depuis 2 ans. Qu'il est un lien avec le passĂ©, mes heures passĂ©es Ă ne pas comprendre pourquoi certaines configurations ne fonctionnaient pas, Ă apprendre et rĂ©ussir (parfois).
C'est assez anecdotique pour moi, j'ai d'ailleurs fait la mĂȘme opĂ©ration pour mettre Ă jour LineageOS sur mon tĂ©lĂ©phone il y a quelques semaines (et me suis rendu compte aprĂšs coup que mes backups n'avaient pas tous fonctionnĂ© đ
). Mais (re)voir la fin du let's play (par Antoine Daniel car Etoiles n'a pas encore terminĂ© âČïž) m'a refait penser Ă cet Ă©vĂ©nement qui me prend beaucoup de temps en ce moment (installation des serveurs de test, vĂ©rification des configurations et des services qui auront leur place dans la nouvelle infrastructure...). J'ai (ou du moins je vais dans quelques heures) âtuerâ mon ancien serveur :) . Et ça me permet de ne pas oublier de penser Ă quel point la nostalgie est un sentiment qu'il ne faut pas sous-estimer. On est tous atteint par cette Ă©motion qui n'apporte qu'un bonheur temporaire et repousse la construction de quelque chose de nouveau.
Je pourrai décaler la destruction du serveur à quelques jours, mais ça serait moins efficace, c'est là l'un des problÚmes de la nostalgie: l'inefficacité et la fermeture sur soi, sur ce qu'on a déjà (ou déjà eu).
Comme dirait la musique:
Et je construirais ma maison
Différente de leur maison
Je leur emprunterai des pierres
Mais la ferai Ă ma maniĂšre
Et puis mĂȘme si la destruction d'information n'apportait rien, elle est inĂ©vitable. Pourquoi en avoir peur ? Admettre que ce que l'on est, que ce que l'on fait n'est qu'une trace qui disparaĂźtra aprĂšs un temps ridiculement court, c'est s'autoriser Ă expĂ©rimenter, Ă progresser.
Je suis fier d'ĂȘtre progressiste: d'ĂȘtre pour la mort du passĂ©, la vie du prĂ©sent et l'existence d'un futur. Les humains disparaĂźtrons, les injustices de ceux-ci dues aux oppressions aussi. Alors tĂąchons de les Ă©viter aujourd'hui, avant que tout disparaisse. Ătre fataliste c'est laisser faire le passĂ©, sans croire Ă l'existence d'un futur. C'est donc Ă mon avis stupide. Oui, surement que le gĂ©nocide des gazaouis sera reconnu quand ils n'en restera plus, mais luttons pour que cela n'arrive pas avant que cela devienne un Ă©lĂ©ment passĂ©.
Oui, le monde n'a aucun sens, alors luttons pour ce qui nous est cher. Luttons, hurlons, battons nous contre la mort de la lumiĂšre, mais n'entrons pas docilement dans cette douce nuit (oui, j'aime interstellar đ). Carpe diem qu'ils disaient, imo ils avaient bien raison.
Et j'ai vraiment pas envie de me taper l'installation d'un nouveau serveur đ©, mais je n'ai plus aucun Ă©tat d'Ăąme Ă Ă©crire... Alors il faut s'y mettre đ„Č
Qui sait, ce texte sera peut-ĂȘtre le premier d'un blog (et peut-ĂȘtre aussi le dernier vu ma mĂ©moire de poisson rouge) ?